Qui n’a pas déjà eu besoin de sa tasse de thé ou de café du matin pour traverser une journée de travail?
Pour certaines personnes, toutefois, il devient nécessaire de se tourner vers des substances beaucoup moins innocentes, et ce, sans prescription ni suivi médical. Que ce soit un comprimé de Ritalin pour améliorer sa concentration, un cachet de propranolol pour calmer son stress, une microdose de psilocybine pour amplifier son efficacité et libérer sa créativité. Ces substances semblent avoir fait silencieusement leur entrée sur le marché du travail.
Ce dopage cognitif est-il en train de devenir la panacée d’une société occidentale (Le Dévédec, 2020) où l’on prône la réussite et la performance à tout prix? Les statistiques ne mentent pas : plusieurs travailleurs et travailleuses affirment utiliser ces substances pour atteindre un niveau de haute performance. Une étude anglaise (Maier et al., 2018) montre qu’en moyenne 14 % des 30 000 personnes sondées dans 15 pays, dont le Canada, avouent avoir eu recours à un stimulant pharmaceutique au moins une fois en 2017.
Les organisations, les gestionnaires et les professionnels et professionnelles RH jouent un rôle clé dans la prévention et la sensibilisation liées aux risques et aux dangers causés par le dopage cognitif. En valorisant un environnement de travail favorable et sécurisant, en collaboration avec les professionnelles et professionnels médicaux ou RH, les organisations contribueront au bien-être des membres du personnel et, par ricochet, à une meilleure performance durable de leur organisation.
Découvrez ce panel et ses experts et expertes de différents horizons qui partageront avec vous leurs perspectives tout en vous informant et démystifiant le sujet du dopage cognitif et ses répercussions réelles sur vos organisations.
Ce texte est tiré d’un article de Fanny Rohrbacher qui sera publié fin octobre dans la revue RH (vol. 28, no 4).
Sources :
[1] Le Dévédec, N. (2020). The Biopolitical Embodiment of Work in the Era of Human Enhancement, Body & Society.
[2] Larissa J. et al. (2018). Pharmacological cognitive enhancement among non-ADHD individuals—A cross-sectional study in 15 countries, International Journal of Drug Policy.